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Photo du rédacteurstephane baller

Duo Day Legal 2024 avec DCH ! L'exemple vécu de Renault Group

Coleen CLEMENT, Clara BRANTI, et Juan Camilo MACIAS GOMEZ vous racontent la journée Duo Day au sein de la Direction juridique de Renault Group, avec une originalité: c'est la première fois qu'un H Ambassadeur, pas encore alumni du programme, accueille déjà d'autres H Ambassadeurs : quand l’esprit d’équipe et l'implication riment avec inclusion à l'image du programme d'accompagnement Mentor H! créé et animé par des alumni de Droit comme un H ! Retour sur cette belle journée en attendant d'autres témoignages chez Paul Hastings, Hermès, White & Case ... !

 

Jeudi 21 novembre 2024, avait lieu le DUO DAY et la Direction juridique de Renault Group offrait grâce à Coleen et à son équipe de management la chance d’être accueillis dans une des grandes directions juridiques du marché à Clara et Juan pour une incroyable expérience.

 

Petite particularité cette année, Coleen vainqueur 2024 #TousHanRobe, en qualité d’apprentie au sein de la Direction juridique depuis un peu plus d’un an maintenant, jouait le rôle de marraine pour faire vivre une journée extraordinaire à ses camarades. Voici leur récit.


"Avant tout, j’ai pu mobiliser les professionnels de la Direction juridique qui travaillent en lien avec les matières auxquels nos deux stagiaires étaient particulièrement sensibles. Clara souhaitait en savoir davantage sur certains domaines qui pouvaient l’intéresser dans le cadre de son cursus, mais aussi sur le métier d’avocat, en rencontrant un avocat qui travaille avec Renault ainsi que des juristes-anciens avocats de l’entreprise. Juan souhaitait des informations pour la rédaction de sa thèse : rencontrer des acteurs de la DJ était indispensable pour ses recherches. 


Résultats : tout en répondant à leurs attentes, nous avons pu échanger sur le handicap en entreprise, avec les acteurs de la DJ, notamment parler capacité d’adaptation, qualité primordiale pour tous dans monde professionnel, qui n’est pas inconnue pour les personnes concernées par le handicap. En effet, le handicap nous apprend très vite à nous adapter, voir à « surcompenser ».


Des échanges où les professionnels apprennent des stagiaires et inversement.

Clara et Juan repartent aussi avec de nouvelles connaissances pratiques et surtout des contacts pour développer leurs réseaux professionnels respectifs.


Petite particularité de l’entreprise Renault : Nous avons visité le petit cabanon de feu Louis Renault situé à quelques pas de l'immeuble de la direction juridique et de la direction générale du Groupe, afin de retracer un peu l’Histoire de cette grande entreprise. Toute cette aventure a en effet commencé dans un petit cabanon - comme Steve Jobs dans son garage ! - où un écolier qui n’aimait pas tant les études s’est dépassé dans le domaine la mécanique, pour devenir la grande entreprise du monde automobile que nous connaissons aujourd’hui.


Enfin nous avons partagé notre démarche d’inclusion et de promotion de la diversité, car elle ne s’arrête pas à cette journée, et peux en témoigner à titre personnel. Je suis apprentie juriste en Droit social au sein de la Direction juridique depuis octobre 2023 et je considère que mon handicap n’a pas été un frein. Au contraire, tous les acteurs qui m’accompagnent, m’ont aidé à faire de mon parcours une force." Coleen


Clara témoigne de ses découvertes


« Je tiens à remercier chaleureusement toute l'équipe de Renault pour cette journée particulièrement enrichissante. Grâce à cette expérience, j'ai eu l'opportunité de découvrir différents départements de la direction juridique de l'entreprise et différentes compétences telles que l'antitrust, la propriété intellectuelle, la data, le droit social, et bien d'autres domaines passionnants. Cela m'a permis d'enrichir ma compréhension des enjeux juridiques au sein d'une grande entreprise.


Je souhaite particulièrement remercier Coleen et Charlotte pour leur accueil chaleureux et leur accompagnement tout au long de cette journée. Elles ont été d'une grande aide, toujours disponibles pour répondre à nos questions et veiller à notre confort. Leur bienveillance et leur professionnalisme ont grandement contribué à rendre cette expérience agréable et mémorable. Je tiens également à remercier Carlos, avocat au sein de l'entreprise, qui a confirmé mon choix de devenir avocate. Ses échanges avec nous ont été non seulement inspirants, mais également très motivants. Grâce à lui, j'ai encore plus confiance dans mon parcours et je suis plus déterminée que jamais à poursuivre cette voie. Sa passion et son engagement pour le droit sont véritablement contagieux.

Enfin, je voudrais souligner à quel point toute l'équipe a été formidable. Leur professionnalisme, leur enthousiasme et leur bienveillance comme leur disponibilité ont fait de cette journée une expérience inoubliable. Le Duoday est vraiment une initiative remarquable qui permet à des personnes comme moi de découvrir des métiers et des environnements différents, et je suis extrêmement reconnaissante d'avoir eu l'opportunité d'y participer. » Clara



Le washing pour les voitures, pas pour le handicap ! pour Juan Camillo

« Après les JO d’été, le handicap a été surexposé par les médias.   En revanche, personnellement, je sens souvent qu’il y a beaucoup d’handicap washing, et qu’on voyait le paralympisme comme un truc « sympa et mignon », mais je ne suis pas convaincu que cela ait été accompagné par des mesures concrètes. Je crois qu’il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour qu’on voit le handicap comme « un petit truc en plus », et voir les personnes avec handicap avec ses sentiments, qualités et défauts (au-delà-du handicap).  


Aujourd’hui de surcroit, on vit dans un monde où il y a souvent une discordance entre les valeurs que nous avons en tant qu’individus et les modèles économiques des entreprises-organisations où nous travaillons.  On vit dans un monde où on doit montrer en tant qu’individus ou entreprise, qu’on est les plus beaux et parfaîts, et que tout peut continuer "business as usual" . On vit dans une société où on doit souvent passer sous silence nos “vulnérabilités” et “nos faiblesses ”et où on doit souvent jouer le jeu de montrer qu’on est plus fort  que les autres.   Pour moi, la différence entre les personnes qui n’ont pas de handicap et celles qui ont un handicap notamment invisible, est que les personnes sans handicap peuvent jouer plus facilement le jeu parce qu’elles sont plus fortes, sûres d’elles et avec moins de vulnérabilités et de faiblesses que les personnes atteinte par un handicap visible, alors que les personnes sans handicap ont même parfois plus de vulnérabilités et d'insécurités invisibles, qu’elles ont du mal souvent à verbaliser.

 

Pour être honnête, au début, lorsque la campagne pour les duodays a été lancée, j’avais des doutes sur la pertinence de participer à ce projet offert par Droit comme un H ! .  J’ai 30 ans et, en dépit de mes diplômes, mon intégration dans le monde professionnelle n’a pas toujours été facile. Il est vrai que l’instabilité professionnelle est toujours une inquiétude pour un employeur, même si elle est justifiée par le handicap que l'on a caché.


J’avais peur de me retrouver dans une entreprise qui voit le duoday comme une stratégie de communication, sans véritable projet d’inclusion à long-terme.  Une fois j’avais pu échanger avec une personne qui travaille au sein d’une association d’aide aux personnes qui ont des difficultés pour accéder à l’emploi et au logement, et qui travaille en lien avec des entreprises. Elle m’a dit qu’il y a certains critères pour déterminer si une action est du « social-washing » ou une action authentique:

  • D’une part, si les actions réalisées par une entreprise sont uniquement des actions ponctuelles de court-terme, et il n’y a aucune stratégie d’inclusion dans le long terme, c’est un red flag qui suggère que l’entreprise mène des actions de social-washing. 

  • D’autre part, lorsque la communication de l’entreprise sur l’activité organisée est disproportionnée par rapport à l’impact de l’action menée, cela suggère qu’il y a de « social-washing ». Je crois que cette réflexion s’applique à l’handicap aussi.  

Or, il est vrai que dans un monde où tout le monde veut montrer qu’il est gentil et qu’il fait des actions pour sauver le monde, il est compliqué de distinguer de l’extérieur le « social-washing » des actions authentiques ! Mais optimiste, je me suis dit que je devais profiter de l’opportunité offerte de participer au duoday et "donner sa chance au produit". Et finalement, je ne regrette pas la décision d’avoir postulé  chez Renault pour cette journée !

 

J’ai beaucoup apprécié qu’on ait pu échanger avec les collaborateurs de l’entreprise -juristes-ingénieurs et d’avoir été accueilli par les juristes et non pas par les responsables  communication du Groupe Renault. J’ai beaucoup apprécié l’investissement de Coleen et de Charlotte dans l’organisation de cette journée et les différentes activités qu’elles ont préparé pour nous.  J’ai beaucoup aimé la visite de l'atelier de Louis Renault, où cet inventeur avait conçu, à la fin du XIXs, une des premières voitures.  Charlotte et Coleen connaissaient très bien l’histoire de Renault et portaient la marque sincèrement.


C’était très enthousiasmant d’avoir pu rencontrer des collaborateurs qui connaissent bien l’histoire de leur entreprise, de ce que Renault a contribué au développement de l’automobile en Europe,  les transformations  de la société,  sans passer sous silence les moments de  cet entreprise qui font encore débat. Cette journée du duoday m’a convaincu, encore plus, de la nécessité de sensibiliser les collaborateurs d’une entreprise à l’histoire de celle-ci, afin qu’ils puissent appréhender la “raison d’être” de leur entreprise et qu’ils puissent défendre dans les différentes opérations et transactions qu’ils accompagnent leur marque. 


J’ai aussi beaucoup appris lors des échanges plus « techniques » avec les ingénieurs et les juristes de Renault, notamment Christian, un de mes compatriotes sud américain.  Je suis content d’apprendre que les juristes et les ingénieurs-data scientist ont une communication de plus en plus fluide.  C’est d'ailleurs un des projets de ma thèse, promouvoir le dialogue entre juristes et ingénieurs.

 


Il y a eu un échange avec un avocat-juriste de Renault qui nous a présenté son parcours, Carlos.  Il a beaucoup insisté sur la nécessité de nous convaincre qu’il n’y a pas des “profils types” ou des “parcours types”.  Il nous a partagé les doutes et les hésitations qu’il avait lorsqu’il était jeune entre le métier de juriste et d’avocat, un métier trop bourgeois alors qu’il venait d’un milieu où ces « codes bourgeois » n’étaient pas inculqués. Il s’est montré rassurant sur les parcours “hachés”.   Il a répété plusieurs fois qu’il faut rester soi-même, et chercher à faire son propre chemin.  Le droit est une discipline qui ouvre mille opportunités. Des avocats et des juristes peuvent faire carrière en se spécialisant dans l’application de quelques articles du code civil.  Carlos est une personne très originale, et on voit très bien qu’il n’a pas oublié là d'où il vient et qu’il est très compétent dans son métier. Il a dit qu’une personne doit être capable de montrer qu’il sait s’adapter.  Il a même suggéré que pour lui l’échec, c’est même rassurant, car cela montre qu’une personne est capable de rebondir.  Il faut avoir un peu de méfiance des profils types, qui montrent uniquement des “réussites”. Car en pratique, on ne sait pas si ces profils vont être capables de s’adapter aux situations d’échecs.   C’est un discours, assez disruptif, différent par rapport à beaucoup des recruteurs et de personnes que j’ai pu croiser qui cherchent des profils types, car « cela rassure ».


Je pense qu’un des obstacles qui existe pour l’intégration, non seulement des personnes en situation de handicap, mais aussi des jeunes avec des difficultés pour s’intégrer dans le marché du travail, et des personnes venant des milieux les plus défavorisés, est l’incapacité de s’ouvrir à des parcours différents, à des parcours « hachés » pour des raisons personnelles ou à cause des accidents de la vie, et de concevoir la vie ( professionnelle ) comme des échelons à surmonter, et non pas comme une montagne russe qu’il faut essayer de grimper à chaque fois après une chute.  C’est très rassurant de pouvoir rencontrer des gens comme Carlos.

 

Enfin, ceux qui me connaissent, savent bien que je suis très réticent à apparaître sur des photos.   Par ailleurs, j’avais indiqué, lors de la conclusion de la convention du duoday, que je n’autorisais pas à que des photos soient prises.  Finalement, à la fin de la journée, j’ai accepté de prendre la photo avec les collaborateurs de Renault. Je voulais remercier les personnes qui m’avaient accueilli et qui s’étaient investi pour l’organisation de cette journée.  Je suis parti avec des nouvelles connaissances, qui vont sûrement alimenter ma thèse, et je suis heureux d’avoir connu des personnes si agréables lors de cette journée. »


La belle histoire de Coleen ! 

Pour Coleen, le handicap est avant tout un « petit truc en plus », mais elle retient une chose de cette nouvelle aventure :

" On a retenu mon profil pour mes compétences, et non pour remplir des "quotas". Mes collègues m’ont aidé à prendre conscience que j’étais compétente, avant même de penser à mon handicap. Ma tutrice m’a offert la chance d’être marraine pour la journée Duo Day car elle sait à quel point ce sujet compte à mes yeux. Je suis touchée d’être aussi bien entourée et j’ai gagné en confiance grâce à cette expérience professionnelle très enrichissante.

Alors un grand MERCI à tous les acteurs de la Direction juridique qui se sont mobilisés pour cette journée riche en enseignement pour tous. "

 

Ci-dessous - Conférence mondiale de la direction juridique du Groupe Renault le 11 septembre 2024 avec Coleen en guest pour partager son expérience.


 

 


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